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ERIC CABOT CHRONIQUES

23 juin 2007

L'ELOGE DE LA CONCIERGE

Qui n’a jamais vécu ailleurs que dans un immeuble cossu ne peut imaginer la solitude du gardien d’immeuble au moment de sortir les poubelles.

Renée, concierge quinquagénaire au 7, rue de Grenelle, donne de la voix dans une longue confession sensible et drôle. Observatrice invisible des mille et une misères qui s’agrippent aux oripeaux de la bourgeoise dominante, cette petite bonne femme donne son avis sur tout, analyse, dissèque, intellectualise aussi, jusqu’à l’invraisemblance. Un être issu de la France inférieure peut-il connaître la littérature russe, le cinéma japonais et la phénoménologie ? Ce paradoxe vaut bien un roman. En réponse à son sanglot intérieur, comme surgie d’une leçon de ténèbres, une autre voix se fait entendre, celle de Paloma, douze ans, pauvre petite fille riche, qui s’exprime comme une encyclopédie (en dépit des théories des neuro-sciences qui affirment que le cerveau adolescent ne peut appréhender l’abstrait et conceptualiser qu’après quinze ans) et ne désire que fuir la vie et brûler l’immeuble. Croisement des pensées et des êtres, cheminement des hommes et des femmes qui vivent, souffrent et meurent dans ce Pot Bouille de l’opulence, les existences de Paloma et de Renée se frôlent puis se heurtent. Renée Michel, élégante et triste derrière sa muraille de piquants, délaisse sa peau d’âne lorsque l’amour semble s’approcher d’elle, adoucissant la rudesse de sa vie affective. Le sourire et les gestes tendres d’un vieux monsieur japonais extraient de sa loge celle qui ne désirait plus séduire qui que ce soit. Monsieur Ozu, dans une même révérence soyeuse et légère, réunira Renée et Paloma, donnera aux camélias une couleur d’éternité, bousculera la vie terne d’une femme alourdie depuis l’adolescence d’un terrible secret. Mais à trop secouer les gens on les vide trop rapidement de leurs larmes et de leurs défenses. Le hérisson traversera la rue sans prendre garde. Demeurera l’espoir de Paloma, trop tôt désabusée et amère qui, un instant, aura su se frotter à la vraie vie et se piquer les doigts. Eric Cabot

L’élégance du hérisson, Muriel Barbery. Gallimard.

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23 juin 2007

LA FOIRE DE MON PERE

Un père peut-il être encombrant au point de faire naître une vocation ?

Depuis longtemps, on se disait que Didier Van Cauwelaert nous étonnerait avec un roman longtemps mûri et dont l’histoire originale et saisissante nous laisserait sans voix. Le livre est bien là mais la fiction a laissé la place au réel, à l’histoire familiale. Didier Van Cauwelaert raconte son père, mort plusieurs fois, renié, adopté, retrouvé, l’homme avec qui un enfant grandit, coûte que coûte. Et on lit ces confessions sans rechigner. Certes, la confidence est un exercice où l’anecdote est omniprésente, le passé et ses petits évènements viennent encombrer la tapisserie d’arabesques baroques; peu importe, car au delà du dessin qui s’impose à l’œuvre, c’est la trame, solide et invisible, qui passionne le lecteur averti : comment devient-on écrivain ? Au delà des chroniques d’un temps passé qui feront se pâmer les enfants de la télé et les nostalgiques du noir et blanc apparaissent les fractures, les cicatrices, les lambeaux de ce qui forme l’homme et nous aide à supporter la vie si on a le courage de résister au néant. Sincère, simple, Didier Van Cauwelaert nous livre ce qui fut sa coexistence d’auteur avec un père plus romanesque que n’importe quel héros de littérature. Mentir, inventer, rêver, puis finalement écrire, c’est-à-dire rêver, inventer, mentir. Pas facile de grandir dans la famille des Van Cauwelaert. On découvre avec un bonheur non dissimulé les coulisses d’une vie d’écrivain, on reprend goût au décor en découvrant les cintres et les loges. C’est cette vie là, non dissimulée, restituée, qui prolonge la relation avec le lecteur. A lui, anonyme, si loin si proche, d’adopter et l’auteur et sa vie intime. Eric Cabot

Le père adopté, Didier Van Cauwelaert. Albin Michel.

23 juin 2007

UN PERE PASSE

A défaut de paternité génétiquement prouvée ou socialement acceptée, on a le droit de se trouver un père idéal, surgi d’une longue amitié et aux bras chargés de mots.

Karl Berline, vieil écrivain reconnu, sort d’une retraite lointaine pour retrouver à Paris son fils spirituel, le narrateur du roman. Ce dernier n’écrit pas de roman, il fabrique des biographies, métier à la mode, et lucratif par ces temps d’inculture générale. Aura-t-il l’occasion un jour d’écrire réellement, c’est-à-dire sans autre intérêt que l’aveu intime de lui-même ? Réponse dans les valises du vieil écrivain. C’est avec un très beau texte aux courts chapitres qu’Yves Simon nous dévoile le jeu de ces deux hommes parvenus chacun au terme d’un morceau de vie. Passé, souvenirs, secrets, misérables secrets, le fil des existences se déroule en grandes et belles phrases tout au long de ce livre doux-amer. Paris sous la neige devient la ville des confessions, concentre en quelques jours l’histoire des hommes, de l’Europe, des femmes aussi. Yves Simon n’écrit pas, il suggère le temps qui fuit, celui qui nous emprisonne, la vie qui passe, celle qui n’offre plus rien. D’instants fragiles en moments frileux on suit l’auteur jusqu’au dénouement presque heureux, sûrement pathétique. Prendre la décision enfin d’être un auteur, un vrai, d’écrire l’autre et non le livre d’un autre. Fallait-il un père supplétif pour cela ? Un père privé d’un vrai fils et se déchargeant de son héritage sur les épaules d’un garçon qui n’avait rien demandé ? Questions inscrites en filigrane au milieu de ce roman qui n’appellent pour seules réponses que l’incertitude de l’écriture. Eric Cabot

Je voudrais tant revenir, Yves Simon. Seuil.

23 juin 2007

BUCOLIQUE ANONYME

Après des années de détention dans un Proche-Orient en plein déliquescence, Jean-Paul Kauffmann tente de vivre à nouveau.

De la survie et de ses incertitudes l’homme doit passer à la résurrection et à ses doutes. Est-ce une bonne idée pour fuir la prison que d’acheter une maison ? Pourquoi pas un bateau appareillé pour le départ, l’océan, les îles et le soleil ? Jean Paul Kauffmann trouve une demeure dans les Landes, par hasard, ou parce que les Landes sont proches du bordelais, pays de vins et de saveurs qu’il affectionne. La maison a une histoire, elle réclame la rénovation. Pendant de longues semaines, l’auteur va assister à la renaissance de ce qui fut jadis un bordèle pour l’occupant allemand. L’erreur consiste à croire que c’est lui qui est reconstruit. Chaleur craquelée sous les pins, parfums sinueux, faune proche et discrète, la nature le rappelle aux joies simples de l’adolescence. Peut-être au Paradis originel. Virgile l’accompagne, et d’autres auteurs, d’autres livres, la maison des Landes se farde de plâtre et de peinture, de culture et d’intelligence. Mais que fait un homme qui substitue à des murs de mort des cloisons et des portes, croit bâtir sa liberté en s’enfermant au milieu de pins et de bambous qui l’encerclent peu à peu ? Il erre, il s’égare, et comme un insecte contre la vitre d’une fenêtre il ne comprend pas qu’il doit prendre un peu de recul pour apercevoir l’issue. Jean Paul Kauffmann se perd et nous emmène avec lui dans son aveuglement. Nature rugueuse, Landes rudes, pays à conquérir, hommes, bêtes et plantes tournoient sans fin en un étourdissant ballet. Lorsque l’homme s’agrippe à lui-même pour se défaire de son vertige, il se retrouve seul, une fois de plus, dans l’obscurité des volets mi-clos. A peine plus anonyme qu’ailleurs. La délivrance ne se fait pas d’une prison à une autre. Et c’est l’écriture, finalement, plus que la lecture, qui sauvera l’homme. Et peu importent alors et les murs et le monde, le retour sur soi n’exige aucune barrière. Eric Cabot

La maison du retour, Jean Paul Kauffmann. NIL Editions.

23 juin 2007

TESTAMENT A LA GLAISE

C’est de l’au delà que le narrateur du roman de Simonetta Greggio s’adresse à Blue, l’amie de toujours, seule désormais, brisée par le chagrin.

 Revenue au Col de l’Ange, dans le chalet où l’enfance les heurta et les construisit à la fois, Blue, au gré de promenades avec sa chienne Youza se souvient, se recueille, puis retrouve Marcus, le frère du disparu. Héritière du passé, mémoire vivante de celui qui fut un riche architecte et mourut comme un animal, Blue erre dans une nature glacée, presque hostile, parsemée d’insectes, de papillons, d’animaux, d’elfes et de rêves éteints. La neige colle aux chaussures, la boue aux souvenirs malsains. Blue, sans le savoir, se défait du passé en renouant avec lui. Marcus et Blue vont, on le pressent, passer le col, retrouver la verte vallée. Ce bref récit, ce long testament, possède les défauts du roman intimiste. Pas assez de souffle, pas d’ambition pour les personnages. A croire que la vie, l’amour, la mort, peuvent se raconter rapidement, se recroqueviller dans l’anecdote et que le lecteur, s’il a envie d’en savoir plus, n’a qu’à se replonger dans les grandes fresques russes d’autrefois ou le roman américain. Simonetta Greggio n’a-t-elle pas eu le temps ou n’a-t-elle pas voulu développer une histoire qui semblait lui échapper ? Mystère. On passe ce Col de l’Ange aussi vite qu’une course contre la montre, avec un sentiment d’inachevé, une frustration pénible. Pourrait-on dire à Simonetta Greggio que les épreuves de montagne ont besoin de temps, de spectacle, de bruit ? Que les cols doivent se franchir âprement pour marquer les esprits et nourrir les mémoires ? En bref, qu’un écrivain, comme un cycliste, sache faire durer le plaisir. Eric Cabot

Col de l’Ange, Simonetta Greggio. Stock.

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23 juin 2007

POINT DE CROIX ET IMAGES DU MONDE

 Entre Paris et Bayeux, Adrien Goetz tisse une histoire parfois plus proche du Club des Cinq que des Dix Petits Nègres.

 Au XIème siècle la télévision n’existait pas, encore moins les journaux à scandales du lundi matin. Pour narrer les histoires de princes et de princesses, rien de mieux qu’une bonne toile comme la tapisserie de Bayeux, bande dessinée de 1066 qui raconte par le menu la vie de Guillaume le Conquérant. Sauf que, avec le temps, le tissu a perdu quelques fils et l’histoire avec… Qui sont donc les véritables héritiers de Guillaume ? C’est à ce mystère que s’attaquent Pénélope - toute nouvelle conservatrice du Musée de Bayeux – et son petit copain Wandrille, plus ou moins chroniqueur, plus sûrement play-boy, parisien et mondain. Autour d’eux les petites histoires de Marc, Solange, Pierre et Léopoldine… et la Grande Histoire, la mort de Diana, le tragique accident du Pont de l’Alma.Tout se mêle et se démêle au royaume des destins hors du commun. Humour, intelligence, culture, Adrien Goetz donne une grande bouffée d’air frais au roman français anxiogène et maladif. L’imagination se prête au jeu, l’intrigue avance, le plaisir de la lecture est au rendez-vous. Un livre à emmener en vacances, pourquoi pas du côté de Bayeux, pour lier l’utile à l’agréable. Eric Cabot

Intrigue à l’anglaise, Adrien Goetz. Grasset.

23 juin 2007

BLEUS MARINS

Marc Austère, marin au long cours, se souvient de ses voyages humide et moites…

Homme de caméra, plus habitué au long qu’au court, documentariste aux yeux percés de réalité, Marc, comme un marin fatigué et désireux de se débarrasser de son passé raconte ses pérégrinations autour du monde. Afrique aride, Amérique du Sud ambiguë, les navires sur lesquels il embarqua le portèrent vers des horizons trempés de vie. Car, Bernard Giraudeau n’écrit pas un récit de plus d’un voyageur de plus. Il nous montre que si tous les marins ont une femme dans chaque port, c’est des femmes qu’il faut parler et non des ports. L’écume, les vagues, les déferlantes, le sel, le soleil, les déserts et les villes mènent et ramènent sans cesse vers les femmes, même les fausses, dont le désir brûle l’âme des jeunes garçons et brise les illusions des hommes. Mille récits émergent du roman, mille regrets font vaciller le héros à la bouche sèche, et au milieu de ces contes sans exotisme triomphant dominent les femmes et leurs amours radicales. Grand connaisseur des océans et des navires qui exilent certains êtres, Bernard Giraudeau veut saisir le monde à bras le corps, s’adresser à lui. Passé des ténèbres à la sagesse, il semble indiquer son apaisement, comme le repos soudain d’un guerrier usé. Sans doute, pour mieux repartir, sac sur l’épaule et carnets vierges sur les pages desquels viendront revivre les crépuscules argentés et les nuits hallucinées. Eric Cabot

Les dames de nage, Bernard Giraudeau. Métailié.

23 juin 2007

EMMAGLOBINE

Madame Bovary a-t-elle été assassinée ? Personne aujourd’hui ne se pose la question. Et pour cause, personne ne sait qu’il y a eu une affaire Bovary.

   Du moins une affaire criminelle. Celle qu’on connaît, c’est la censure du roman de Gustave Flaubert qui osait décrire l’adultère d’une femme de province. Philippe Doumenc lui préfère nous interpeller sur le côté crapuleux de la mort d’Emma. L’inspecteur Remi arrive de Rouen, interroge les suspects, mène son enquête. On retrouve, comme on verrait le remake ou la suite d’un film aimé, les personnages connus de Flaubert : l’agriculteur Tuvache ; l’abbé Bournisien ; le pharmacien Homais… Et la Normandie, pâteuse, gluante, fantasme parisien de la province rurale originelle. Bref, on est en territoire connu, on se sent bien et on prêt à suivre avec un certain intérêt la contre-enquête de Doumenc. Ce roman pourra sans doute donner envie à ceux qui n’ont jamais lu Flaubert de sauter sur le roman. Pour les autres, il reste une interrogation. Mener une enquête sur la mort volontaire ou non d’Emma est un jeu littéraire amusant, mais on s’écarte de ce que fut réellement le roman de Flaubert en s’approchant trop près du cadavre. Pour les flaubertiens, peu importe la mort d’Emma et sa cause. Madame Bovary, c’est le style, c’est le roman moderne. Et c’est le livre qui tue, c’est le livre qui sert d’arme contre une société corsetée, bourgeoise et moraliste. Flaubert ne fait pas un roman historique. Il n’écrit pas un polar tiré d’un fait divers. Il crée un chef d’œuvre. Doumenc le rappelle dans la postface de son roman. Alors oui, cette contre-enquête est ludique et fait passer un bon moment. Mais rien de plus. Laissons les héros de nos grands romans où ils sont, Cosette a épousé Marius, Jacques Lantier se suicide et Thérèse Desqueyroux «  farda ses joues et ses lèvres, avec minutie ; puis, ayant gagné la rue, marcha au hasard. » Eric Cabot

Contre-enquête sur la mort d’Emma Bovary, Philippe Doumenc. ACTES SUD.

 

23 juin 2007

LA SUISSE DES MORTS-VIVANTS

C’est dans le très protestant Haut-Jorat vaudois qu’au début du XXème siècle des cadavres de femmes sont victimes de profanations hallucinantes.

Ce fait divers abominable aurait pu inspirer à Patricia Cornwell un long roman scientifico-policier. Il est, sous la plume de Jacques Chessex, le prétexte à une étude sociologique d’un pays plutôt rude. L’auteur ne se fait pas seulement simple diariste déroulant la chronologie des faits : description des cadavres mutilés, arrestation du jeune Favez, rapidement soupçonné, jugement ; il organise son récit autour d’une population rugueuse, brute de décoffrage, prête à lyncher le premier venu pourvu qu’on rassasie sa soif de voyeurisme et d’émotions fortes. Et les détails ne manquent pas pour saisir le lecteur, ou le fasciner, au sens très latin du terme. La mort et le sexe offrent un spectacle magique à des villageois, des commerçants, des notables souvent pétrifiés d’ennui et de protestantisme glacé. Cependant, Chessex s’intéresse et veut nous intéresser à Favez, le coupable désigné, le vampire de Ropraz, et c’est avec un humanisme salutaire qu’il nous raconte la vie singulière de ce garçon de ferme à l’enfance sacrifiée dont le destin incertain nous emmène chez Cendrars, au milieu de la guerre de 14-18 et finalement, près de nous, si près de nous. Pas un mot de trop, pas une phrase inutile, Chessex se fait plaisir et offre son enthousiasme au lecteur. Les histoires de vampire se finissent mal, en général. Tout dépend de quel côté du livre (ou du cercueil )on se trouve. Avec Chessex on est toujours du côté de la bonne littérature, bon sang ne saurait mentir. Eric Cabot

Le Vampire de Ropraz, Jacques Chessex. Grasset.

23 juin 2007

COURSIERS DU COEUR

C’est avec un vieux scooter que Claire Castillon livre quelques nouvelles aux habitants de son quartier.

Peu de noms et de prénoms dans ces textes courts, ou si peu, et étrangement venus de nulle part, comme pour mieux s’éloigner du réel : Apôtre, Endémence. Et des surnoms qui ne définissent presque personne. Claire Castillon nous jette au visage des pronoms personnels, des ‘il’ des ‘elle’, des ‘je’. Des êtres que nous ne connaissons pas, que nous ne rencontrerons jamais, peut-être des hommes et des femmes qui n’existent tout simplement pas. Dès lors, il est difficile de croire aux scènes qui passent sous nos yeux fatigués, au monde anonyme dans lequel s’activent les personnages. Ici nul ne travaille, ne prend le métro, ne regarde la télévision ou s’effraie de lendemains difficiles. Un univers presque fantastique s’étend à perte de vue où des sujets mécaniques singent ce qu’ils pensent être la vie. Pour forcer le trait et rendre intéressant ce zoo humain Claire Castillon joue la cruelle, mais elle retient ses coups, elle est trop bien éduquée, et son sadisme n’est qu’une posture jamais une confrontation ; aurait-elle reçu un seul vrai coup dans sa vie qu’elle saurait imaginer autre chose que de vaines situations. Comme on ne peut écrire sur sa propre mort, on raconte celle des autres. Claire Castillon semble n’avoir rien vécu et préférer l’irréalité à l’expérience, ce manque de chair agace parfois, puis lasse. Au gré d’histoires dont le point commun semble incertain, on s’étonne de la présence répétée du mot échanger. Ni communiquer, ni parler : échanger. Ce terme emprunté au libéralisme ambiant résume à lui seul les mouvements des coquilles vides qui voguent sur le flot des pages tournées. On cherche les sentiments, le cœur, la passion, on ne trouve que des coursiers distribuant des colis dont ils ignorent le contenu. Eric Cabot

On n’empêche pas un petit cœur d’aimer, Claire Castillon. Fayard

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